Passionnés de deux-roues, l’année 2025 s’annonce comme un tournant majeur pour nous, les motards ! Fini le temps où la technologie embarquée se limitait à l’ABS et un compteur de vitesse. Aujourd’hui, une véritable révolution est en marche : celle des systèmes avancés d’assistance à la conduite. Vous les verrez souvent désignés par l’acronyme ADAS (Advanced Driver Assistance Systems), terme général hérité de l’automobile, ou parfois ARAS (Advanced Rider Assistance Systems), plus spécifique au pilote. Quoi qu’il en soit, ces bijoux de technologie, finement adaptés aux dynamiques uniques de nos machines (prise en compte de l’angle d’inclinaison, gabarit réduit, etc.), promettent de transformer notre expérience sur la route, en alliant sécurité renforcée et plaisir de conduite décuplé. Le marché est en pleine effervescence, comme le montre une analyse de marché, signe que l’avenir de la moto s’écrit maintenant, sous le signe de l’intelligence et de la prévention.
Les technologies d’assistance incontournables en 2025
Imaginez une conduite plus sereine, où votre moto anticipe et vous assiste dans les moments clés. C’est la promesse des ADAS qui équipent de plus en plus nos montures en 2025. Au cœur de cette révolution, on trouve souvent la technologie radar, développée par des géants comme Bosch et adoptée par des constructeurs tels que KTM, BMW, Ducati et Kawasaki, qui fut d’ailleurs le premier fabricant japonais à l’intégrer dès 2021. Ces systèmes offrent un arsenal d’aides précieuses, améliorant notre sécurité et notre confort.
Régulation de vitesse et gestion des distances
Le régulateur de vitesse adaptatif (ACC – Adaptive Cruise Control) n’est plus une simple utopie pour motards. Il permet non seulement de maintenir une vitesse constante, mais surtout d’ajuster automatiquement votre allure pour garder une distance de sécurité prédéfinie avec le véhicule qui vous précède. C’est un atout incroyable sur autoroute, réduisant la fatigue et augmentant le confort. Certaines versions, comme l’ACC de BMW Motorrad ou l’ACC Stop & Go détaillé par Bosch en collaboration avec KTM, vont encore plus loin : elles peuvent gérer les arrêts et redémarrages dans les embouteillages (particulièrement utile avec une transmission automatique) et même adapter la vitesse en courbe pour maintenir un angle d’inclinaison confortable. Fini le stress des longs trajets monotones ou des bouchons interminables ! Des fonctionnalités comme le Group Ride Assist (GRA) adaptent même l’ACC pour la conduite en groupe en quinconce, tandis que le Riding Distance Assist (RDA) aide à maintenir une distance de sécurité même sans régulateur activé, intervenant discrètement si nécessaire.
Visibilité et perception de l’environnement
La sécurité à moto passe avant tout par une bonne perception de notre environnement. Les ADAS de 2025 nous donnent de nouveaux yeux. L’avertissement de collision frontale (FCW – Forward Collision Warning) surveille la route devant vous et vous alerte par un signal visuel ou sonore si un risque de collision est détecté, vous donnant ces précieuses secondes pour réagir. Complément indispensable, la détection d’angle mort (BSD – Blind Spot Detection) utilise des capteurs radar (souvent à l’arrière) pour scruter ces zones invisibles dans nos rétroviseurs. Un témoin lumineux, idéalement placé sur le miroir, vous prévient si un véhicule s’y trouve, sécurisant ainsi vos changements de voie. Bosch a été un acteur clé dans l’intégration de ces systèmes, et on les retrouve désormais sur des machines variées, y compris des cruisers américains comme chez Indian Motorcycle avec leur plateforme PowerPlus 112. D’autres systèmes comme l’avertissement de distance arrière (RDW – Rear Distance Warning) et l’alerte de collision arrière (RCW – Rear Collision Warning) surveillent ce qui se passe derrière vous, vous avertissant si un véhicule s’approche trop vite ou de trop près, et pouvant même activer les feux de détresse (ESS – Emergency Stop Signal sur certains modèles) pour signaler le danger aux autres usagers. Des fonctions comme l’allumage automatique des feux de route (Auto Hi Beam sur la Kawasaki Ninja H2 SX 2025) ou les feux de virage améliorent aussi la visibilité nocturne. N’oublions pas le système de surveillance de la pression des pneus (TPMS – Tyre Pressure Monitoring System), essentiel pour la sécurité et la performance.
Stabilité freinage et contrôle
Le contrôle de la moto est essentiel, et les technologies de 2025 nous offrent une maîtrise accrue. Le système antiblocage des roues (ABS – Anti-lock Braking System), devenu obligatoire sur les plus de 125 cm³ depuis 2017 en Europe, a déjà sauvé bien des vies et peut prévenir jusqu’à un quart des accidents selon certaines études de Bosch. Il continue d’évoluer avec l’ABS de virage (aussi appelé MSC – Motorcycle Stability Control), qui prend en compte l’angle d’inclinaison pour optimiser le freinage en courbe et éviter le blocage ou le redressement intempestif de la moto. C’est une avancée majeure pour la sécurité, rendue possible par des unités de mesure inertielle (IMU – Inertial Measurement Unit) sophistiquées qui analysent en temps réel les mouvements de la moto (roulis, tangage, lacet). Le contrôle de traction (TCS – Traction Control System) est aussi devenu un standard sur de nombreuses machines, empêchant la roue arrière de patiner à l’accélération. Associé au contrôle anti-wheeling (anti-cabrage) et anti-stoppie (anti-soulèvement de la roue arrière), il garantit une stabilité optimale. En 2025, on voit aussi se développer l’assistance au freinage d’urgence (EBA – Emergency Brake Assist), qui augmente la pression de freinage si vous ne freinez pas assez fort face à un danger imminent, et l’aide au démarrage en côte (VHA – Vehicle Hold Assist), qui maintient le frein arrière serré pour faciliter les départs en pente. Ces systèmes sont souvent gérés par des plateformes intégrées comme le Kawasaki Cornering Management Function (KCMF), travaillant de concert pour vous offrir un contrôle et une sécurité sans précédent.
Le marché des ADAS moto : croissance, acteurs et défis
Une croissance soutenue et des acteurs clés
L’engouement pour ces nouvelles technologies se traduit par une croissance spectaculaire du marché des ADAS pour motos. Les estimations sur la taille exacte du marché varient selon les sources, mais toutes s’accordent sur une croissance très dynamique. Des projections indiquent que le marché, évalué autour de 75 millions de dollars US en 2023 (source : Market Research Intellect), pourrait largement dépasser les 100 millions de dollars US d’ici 2031, avec des taux de croissance annuels composés (TCAC) proches de 10%. D’autres analyses, comme celle de Technavio, prévoyaient une croissance de plusieurs centaines de millions de dollars sur quelques années, tandis qu’une analyse plus récente estime même le marché à près de 1,9 milliard de dollars en 2025, visant plus de 3,3 milliards d’ici 2035. Cette dynamique est portée par plusieurs facteurs : notre demande croissante, nous motards, pour plus de sécurité et de technologie (environ 70% des motards souhaitent des fonctions de sécurité améliorées), mais aussi la prise de conscience face au nombre malheureusement encore trop élevé d’accidents de la route impliquant des deux-roues (plus de 1,3 million de morts par an dans le monde selon l’OMS). L’expansion économique dans certaines régions, notamment en Asie-Pacifique (identifiée comme la région à plus forte croissance), stimule également les ventes de motos équipées.
Derrière cette révolution, on trouve des équipementiers majeurs comme Bosch, Continental, et Hitachi Astemo (qui intègre les savoir-faire de KEIHIN, SHOWA et NISSIN), qui développent sans cesse de nouvelles solutions, y compris pour les motos électriques (E-Axle, systèmes de freinage régénératif). Les constructeurs comme BMW, KTM, Ducati, Kawasaki, Yamaha, Honda et même Indian Motorcycle ne sont pas en reste et collaborent étroitement avec ces équipementiers pour intégrer ces systèmes de manière optimale dans leurs nouveaux modèles. Ces partenariats industriels sont essentiels pour accélérer l’innovation et rendre ces technologies accessibles au plus grand nombre. Le segment des capteurs (radar, caméra, IMU) et celui de l’ABS restent fondamentaux, mais les systèmes plus complexes comme l’ACC gagnent rapidement du terrain.
Les défis persistants pour une sécurité optimale
Malgré ces avancées spectaculaires, tout n’est pas encore parfait. Un défi majeur subsiste : la détection des motos par les systèmes ADAS des voitures. Des études menées par des organismes comme l’IIHS (Insurance Institute for Highway Safety) aux États-Unis ou le CMC (Connected Motorcycle Consortium) ont montré que de nombreux systèmes de freinage d’urgence automatique (AEB – Automatic Emergency Braking) des voitures rencontrent des difficultés de détection des motos, surtout à des vitesses plus élevées. C’est une préoccupation majeure pour notre sécurité, nous qui sommes bien plus vulnérables en cas de choc (environ 200 décès par an aux USA suite à une collision par l’arrière). Les tests de l’IIHS sont éloquents : même à 50 km/h, plusieurs modèles de voitures récentes ont percuté la moto lors des essais, parfois sans même ralentir significativement, et à 70 km/h, même les systèmes les mieux notés ont souvent échoué à éviter la collision. Les réglages des radars et des caméras des voitures, souvent optimisés pour des véhicules plus larges, peinent à identifier nos silhouettes plus fines et nos comportements dynamiques spécifiques. Il est crucial que les constructeurs automobiles intensifient leurs efforts pour améliorer cette détection, comme le souligne l’American Motorcyclist Association, qui relaie les préoccupations et suggestions du CMC (comme l’ajout de réflecteurs radar).
Un autre défi concerne la connectivité et la sécurité des données. Beaucoup de ces systèmes avancés reposent sur l’échange d’informations via l’Internet des Objets (IoT), la communication véhicule-à-véhicule (V2V) ou véhicule-à-tout (V2X). Si cette connectivité ouvre des perspectives formidables (alertes en temps réel sur les dangers, optimisation du trafic), elle soulève aussi des questions légitimes sur la protection de nos données personnelles et le risque de piratage des systèmes embarqués. Assurer la robustesse et la sécurité de ces systèmes connectés est un prérequis indispensable pour gagner notre confiance. Enfin, le coût de ces technologies reste un facteur non négligeable, même si la demande croissante pour la sécurité et la production en plus grande série devraient progressivement les rendre plus abordables. Notre acceptation, en tant que motards, est également clé : si la sécurité est une priorité croissante pour beaucoup (surtout chez les plus jeunes), il faut que ces aides restent des assistances et ne dénaturent pas le plaisir fondamental de piloter une moto.
Horizon 2025 et au-delà : vers une symbiose entre le motard et sa machine
Alors, que nous réserve l’avenir proche ? Les technologies ADAS vont continuer à se perfectionner et à se démocratiser. L’intelligence artificielle (IA) jouera un rôle croissant, permettant aux systèmes d’analyser nos habitudes de conduite, d’anticiper nos réactions et d’adapter leur assistance de manière encore plus fine et proactive. La communication V2X promet de nous connecter à l’infrastructure routière et aux autres usagers pour une vision à 360° des dangers potentiels. On parle aussi de plus en plus de casques intelligents intégrant la réalité augmentée (RA) pour afficher des informations cruciales directement dans notre champ de vision, sans quitter la route des yeux. Les motos électriques auront également leurs ADAS spécifiques, optimisés pour la gestion de l’énergie et le freinage régénératif. Et qui sait, peut-être verrons-nous un jour des systèmes encore plus futuristes, comme ce propulseur à gaz latéral de Bosch conçu pour aider à corriger une glissade ! Ce qui est certain, c’est que 2025 marque une étape clé. Ces technologies ne sont plus de la science-fiction, elles sont là pour nous aider à rouler plus longtemps, plus loin, et surtout, plus en sécurité, sans jamais nous enlever ce sentiment unique de liberté que seule la moto peut offrir. La route est plus belle quand on se sent en confiance, n’est-ce pas ?